2012/07/25

Mon corps m'appartient

Bon je voulais faire un pavé dans la mare de la Mère Cane, mais comme à chaque fois je ne retiens pas quel jour c'est et je me plante. Ben pis tant pis, j'avais envie d'écrire aujourd'hui mais c'est pas le jour du pavé (à la limite ça peut être le jour du pavé au poivre, mais encore chuis pas sûre qu'il en reste)(m'a semblé voir chéri le boulotter l'autre jour)(en enlevant le poivre of course vu qu'il aime pas ça)(cherchez pas).

Bref, où en étais-je ? ah oui, j'étais toute nerf et je voulais coucher ça ici.


Donc pour ceux qui n'auraient pas suivi (ou qui viennent pour la première fois, salut à vous !) je suis enceinte du p'tit frère de Junior. Il sera là d'un jour à l'autre, du moins je l'espère, et ça sera très bien.

J'ai vu mon médecin il n'y a pas si longtemps, pour refaire une déclaration de grossesse pour ma sécu (vous pouvez (re)lire l'article si vous n'avez pas suivi l'affaire), ce qui l'a franchement fait marrer. En même temps, mon médecin, c'est un hybride entre Michel Cymes et Dr House. Il a la réplique cinglante, il se fout souvent de toi, mais tu peux lui poser des questions à la con et il te répondra intelligemment (la majorité du temps)(non parce que des fois c'est House qui prime et ça peut faire mal).

Bref.

Je profite de l'avoir sous la main pour lui parler de mon projet d'après-naissance du P'tit Frère, à savoir ma contraception.

J'ai eu quelques soucis avec la pilule que j'avais prise après la naissance de Junior  (j'ai pris 25 kilos en à peine plus d'un an), et celle que je prenais avant mon mariage avait agravé ma dépression (elle ne l'a pas causée, mais disons que j'en suis sortie soudainement quelques semaines après l'avoir arrêtée, ce qui fait quand même une sacré coïncidence)(coïncidence d'autant plus remarquable quand je me suis renseignée et qu'on m'a confirmé que c'était un des effets secondaires fréquents de cette pilule) et étant donné que j'aimerais autant ne pas retenter l'une ou l'autre de ces expériences, je me suis dit qu'un autre mode de contraception, au hasard sans hormones, pouvait être aussi bien. J'ai testé le stérilet (sans hormone, donc), mais il me causait des règles hémorragiques qui duraient près de 15 jours (et bon appétit si vous êtes à table), et contre ça mon gynéco m'avait prescrit un traitement où je devais avaler 9 cachets par jour juste pour retrouver des règles normales. Euuuuuh oui mais bof. Je l'ai vite fait enlever.

Me voilà donc devant un choix à faire : sachant que deux enfants c'est parfait et que nous n'avons pas l'intention d'en avoir davantage, pourquoi se laisser un risque de nouvelle grossesse au dessus de la tête ? je n'ai pas envie de passer les 20 prochaines années à gober des cachetons pour ne pas avoir à changer trois fois de pantalon dans la journée, et je ne veux plus jouer au petit chimiste avec mes hormones.

Il reste une solution, radicale certes, mais qui répond à mes attentes : la ligature des trompes. C'est définitif, mais comme ça je pourrais vivre tranquilou et faire tzimboum avec Chéri sans avoir peur de tomber enceinte. J'y ai longuement réfléchi, on en a discuté, on est d'accord tous les deux. J'en parle donc avec mon médecin.

Lui semble ouvert, il a bien compris mon problème et pense également que c'est la solution qui conviendrait le mieux à ma situation. Il me prévient malgré tout que ça sera pas possible. Ah bon ? et pourquoi ça ? parce que tous les gynécos du nord Cotentin se sont entendus pour refuser de le faire à quelqu'un de si jeune que moi (huhu)(huhu). Euuuuh mais enfin pourquoi ? à 32 ans et deux enfants on n'est pas assez vieux pour prendre des décisions tout seul ?

Bah non. Les gynécos de Cherbourg, il pensent à ta place. Il se disent que chuis bien mignone, mais que si mon Chéri s'en va avec une plus jeune, plus belle et plus intelligente que moi (le salaud)(en même temps faut déjà qu'il la trouve)(huhu) bref, si Chéri se casse et que je rencontre un autre type, bah fatalement je vais vouloir me reproduire avec lui. Euuuuh ben non.

Je veux dire, y'en a plein qui le font, et c'est tant mieux pour eux, mais je suis pas obligée de faire des enfants avec tous les hommes de ma vie. Déjà j'aimerais assez n'en avoir qu'un seul, d'homme de ma vie, si c'est pas trop demander, mais bon ok alors iiiiimaginons que ça arrive, ben il faudra que le nouveau s'y fasse et puis voilà. S'il veut me prouver son amour, y'a des bijouteries et des fleuristes. J'ai deux enfants, ça rentre bien dans n'importe quelle voiture, je peux les laisser chez mes parents pour les vacances, c'est équilibré, c'est mon souhait de famille, je ne vois pas pourquoi je serais forcée de faire un p'tit troisième juste parce Chéri d'Amour se serait fait la malle avec une pétasse. Et puis zut, j'ai même pas à me justifier, c'est mon choix : deux enfants c'est parfait. Je n'envisage pas d'en avoir trois, quel que soit le père.



Le problème c'est que les gynécos de Cherbourg, il se disent que je suis une gourde incapable de bien mesurer les conséquences de mes choix. Je comprend la démarche, c'est vrai que c'est un cas de figure possible, on est là, on est amoureux, c'est tout beau et un jour bam, je rencontre Chéri n°2 et FORCEMENT je vais vouloir un autre enfant. Nan mais je dis pas, c'est un schéma tout à fait plausible, c'est à la mode, et tout et tout. Là où je ne suis pas d'accord, c'est quand on me l'impose sans autre forme de procès. Qu'on m'intègre de force dans un modèle familial hypothétique dont je ne veux pas. Autrement dit "laisse tomber on sait mieux que toi".

Qu'on m'en parle, qu'on me donne un délai de réflexion, qu'on m'informe à outrance de ce que je suis sur le point de faire, oui ok, mais qu'on m'empêche de le faire, c'est pas un peu too much ? Je ne suis plus une enfant, je suis grande, regarde, j'ai même acheté une maison. De quel droit se permettent-ils de nous infantiliser de la sorte ? de quel droit prennent-ils la décision à notre place ? C'est de l'ingérence pure et simple, et franchement y'a rien qui m'énerve davantage.

Bon alors bien sûr, je devrais pouvoir aller le faire ailleurs qu'à Cherbourg, ça sera moins pratique, et j'aurais un peu l'impression de faire ça clandestinement, mais c'est quand même un monde que de devoir se battre pour ça, non ? 

Qu'on m'appelle Simone Veil, j'ai des trucs à lui dire..

E.

18 commentaires:

  1. mais c'est qu'ils sont super sympa les doc par chez toi de choisir pour toi (enfoirés!!!!) pff je comprend pas, du moment que tu sais ce que tu fais et que c'est consciemment que tu veux le faire, ou est le problème?
    On est en dictature c'est nouveau?

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    1. En tout cas ça y ressemble, c'est même limite mafieux je trouve puisque tout le monde s'est mis d'accord...

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  2. Tu as raison de gueuler. C'est complètement anormal et stupide... Ras la casquette de ces conneries. Je suis tellement en colère de te lire que je trouve même un truc rigolo à dire. Pfffff.
    Bon courage.

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    1. Oh bah alors ! Franchement, je commence à être habituée avec la médecine de ce bout du monde, ça ne me choque même plus tant que ça... Il y a un dicton ici à ce qu'on m'a raconté : "A Cherbourg, il faut avoir une bonne santé, ou une bonne voiture". En gros, si t'as un truc grave, faut aller à Caen (1 heure et demi de route quand même, you-pi)

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  3. je savais que c'était comme ca... (je l'aurais fait moi aussi etant donné que je ne veux pas plus de 2... mais impossible! pour resumer, c'est horrible la comparaison que je vais faire mais, il vaut mieux tomber enceinte et avorter par force des choses que de se faire ligaturer les trompes... je sais la comparaison est horrible... mais je veux dire par la que finalement, on accepte que tu sois decisionnaire d'accident de grossesse mais pas que tu previennes ton avenir... je sais pas si j'ai été clair! je suis pour l'avortement, mais je trouve qu'il devrait aussi te laisser le choix pour la ligature...

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    1. Oui tu as raison, c'est horrible, mais c'est totalement vrai... A vrai dire, je ne me suis pas encore renseignée, mais si ça se trouve je vais me cogner à pas mal de murs...

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  4. C'est pareil par ici, ils ne veulent pas le faire avant tes 40 ans et encore avec toute une batterie d'examens psy et tout.Bon courage bisous

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    1. Des tests psy carrément ?

      Ah c'est sûr qu'une femme, avant 40 ans, elle sait pas ce qu'elle fait, elle est tellement inconséquente et stupide... je me demande si c'est la même chose pour les hommes qui veulent une vasectomie, tiens...

      Des bises !

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  5. Ces commentaires m'ont éclairé, j'ai fouiné un peu et voici ce que j'ai trouvé :

    http://martinwinckler.com/article.php3?id_article=830

    C'est un peu long, mais on y apprend, entre autre, qu'il n'y a pas de raison légale de demander un avis psy ou d'imposer d'avoir 40 ans pour procéder à une ligature des trompes. Qui plus est, si un praticien refuse de la pratiquer, il a le devoir de diriger son patient vers un médecin qui la pratiquera... enfin en tout cas, c'est ce que dit la loi.

    Je sens que j'ai pas fini de me battre, moi...

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    1. j'ai lu, et bah je dirai juste que les médecins connaissent la loi que quand ça les arrange quoi

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    2. C'est clair... Et quand ils se mettent tous d'accord sur un région donnée, il peuvent facilement manipuler les gens et leur faire croire que ce sont les conditions légales pour y prétendre.

      A titre d'info pour celles (et ceux) qui passeraient par là, les conditions minimum sont : être majeur et avoir un délai de 4 mois entre la demande et la confirmation. Rien n'impose un âge minimum(hormis d'avoir au moins 18 ans, donc), ni un nombre d'enfant minimum.

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  6. Une amie, au bout de sa 5ème grossesse a supplié le gyné de lui ligaturer les trompes, et bien non, elle avait pas loin de 40 ans pourtant et je pense qu'elle avait bien travaillé pour la France.
    Madame vous êtes trop jeune, voilà la réponse qu'elle a eu !!!
    Tu vois cousine, il n'y a pas qu'en basse normandie que ça existe.
    Bises

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    1. C'est vraiment dingue... j'hallucine à chaque nouveau commentaire, je vais finir féministe si ça continue ! En tout cas j'ai pas l'intention d'aller jusqu'à 5 grossesses, ça c'est certain !!!

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  7. J'ai connu une femme qui, après 2 grossesses difficiles, a voulu les faire ligaturer. On ne lui a pas refusé, on lui a "juste" imposé le consentement de son mari ... Quand elle m'avait raconté ça, j'avais été révoltée !

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    1. C'est clair qu'un médecin n'a pas à jouer le rôle d'un directeur de conscience... Dans un article du bulletin de l'ordre des médecins de 1997, il était préconisé de demander un motif "sérieux" et le consentement de la personne concernée et "éventuellement" celui de son coinjoint.

      Désormais, plus rien ne l'impose.

      Demande-t-on l'accord des conjointes quand les hommes demandent une vasectomie ?

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  8. Avez-vous bien réfléchi ? Ce n'est pas une décision à prendre à la légère, et si vous et votre mari aviez envie d'un troisième enfant dans quelques anées ? Vous ne pourriez plus revenir en arrière et vous pourriez le regretter, ne croyez-vous pas ?

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    1. En un sens vous avez raison, mais avec des "si" on peut faire beaucoup de choses. Prendre la décision d'avoir un enfant est tout aussi définitive et lourde de conséquences que de ne pas en avoir.

      Imaginez, et si je décide d'un troisième et qu'il nait handicapé ? et que je doive m'en occuper tout le reste de ma vie (ou de la sienne), négligeant mon travail, mon couple et mes autres enfants ? et si je meurs en lui donnant naissance (c'est toujours très possible) ? et s'il devient tueur en série et qu'il nous tue dans notre sommeil ? ou pire, s'il devenait agent immobilier ?

      Vous pourriez me dire qu'il pourrait tout aussi bien devenir champion de water-polo et découvrir du même coup le remède universel contre les cors au pied.

      C'est vrai.

      Mais prendre une décision c'est aussi faire le deuil de toutes les autres possibilités.

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    2. Et si toutefois nous souhaitions malgré tout un troisième enfant, nous nous tournerions sans la moindre hésitation vers l'adoption internationale. A ce propos, je vous suggère un lien vers un magnifique blog qui traite du sujet, que je vous conseille vivement : http://cultures-et-chabada.blogspot.fr/

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